mardi 15 avril 2008

Intersites "Mémoire et censure"

Et cette fois-ci, le CIREMIA est sorti de Tours! 
Le 4 avril, six de ses membres se sont déplacés à Poitiers, pour participer à la journée d'études organisée coinjointement avec le CRLA-Archivos, sous le titre de "Memoire et censure dans les mondes hispaniques" (Espagne et Amérique latine).

Lieu de la rencontre:
MSHS Université de Poitiers
99, Av. du Recteur Pineau - Salle Mélusine

Programme:

10h15- Mónica Zapata (CIREMIA-Univ. de Tours), Fernando Moreno (CRLA-Archivos, Univ. de Poitiers) : Ouverture de la journée

10h30 - Mónica Zapata (CIREMIA): Memoria y censura: una lectura freudiana de "La noche de los visones", de Pedro Lemebel

11h - Jean-Louis Guereña (CIREMIA): La mémoire des censeurs. Les index inquisitoriaux XVIIIe et XIXe siècles

11h30 - Charles García (Univ. de Poitiers): Censurer le Moyen Âge. Pratiques sociales et discours sur la période médiévale dans l'Espagne contemporaine

Débat
Déjeuner

15h - Frédéric Parra (CIREMIA): Autocensure et mémoire d'outre-tombe dans "Réquiem por Goyo Ribera" d'Armonía Somers

15h30 - Chiara Bolognese (CRLA-Archivos): Censura carcelaria y liberación por la escritura: el caso de Alicia Kozameh

16h - Naím Nómez (CRLA-Archivos): Censura y autocensura en la poesía chilena (1973-1989)

Debat et clôture de la journée


Toutes les conférences ont été filmées par l'équipe technique de l'Université de Poitiers et peuvent être visionnées sur le site:


Les textes seront également disponibles sur nos sites respectifs. En attendant, comme d'habitude, nous vous en donnons ici-même un bref aperçu:





mercredi 2 avril 2008

Ateliers "Théories et pratiques de la censure"

Journée du 29 mars 2008

Sortant cette fois-ci du domaine des mondes hispaniques et hispano-américains, le CIREMIA a eu le plaisir d'accueillir son voisin et ami :

Franck La Brasca,
Professeur à l'Université de Tours, membre du Centre d'Études Supérieures de la Renaissance, qui nous a parlé de

La pensée et l'œuvre de Dante à l'épreuve des censures

Résumé:

"Exul immeritus", telle est l'auto-représentation que nous a donnée Dante dans la Comédie et qui a conditionné la lecture de son œuvre, qui ne se limite pas, bien entendu, au "divin" poème.
Nous nous efforcerons d'illustrer par quelques exemples précis ressortissant à l'histoire du livre, à celle de la critique, ainsi qu'à celle des controverses idéologiques et religieuses enflammées qui parcourent les siècles envisagés, de montrer comment le poète florentin, malgré ou peut-être précisément en raison de son statut d'icône identitaire de l'italianité, a pu être victime non pas seulement de la Censure (avec une majuscule) mais des censures multiples que ne manquent pas de mettre en branle les diverses institutions étatiques, éducatives et culturelles pour établir et défendre le mythe de leur pérennité.





L'intervention de Ricardo Sáez, 
Professeur à l'Université de Rennes, a suscité un débat animé autour de la question des effets bénéfiques (ou non) de la censure, celle du Lazarillo de Tormes, en l'occurrence.

Censure et création: le cas du Lazarillo de Tormes (1554, 1559, 1573)

Résumé

Mon propos consistera, à partir d'une étude de cas bien précise, celle du Lazarillo de Tormes (1554), à fonder une réflexion sur le lien qui s'est noué entre la mutilation d'un texte initial et le contrôle idéologique qui l'explique, inscrits dans un contexte historique tendant à faire de l'Espagne la citadelle assiégée de l'orthodoxie religieuse en la retranchant par là même de l'Europe par un véritable "cordon sanitaire". Mais au-delà d'un tel constat factuel autant que conjoncturel, je voudrais rectifier tout un champ de lecture et d'interprétation, aujourd'hui obsolète, qui n'a fait que reprendre, dans une démarche peu critique, la vision libérale de l'école historique du XIXe siècle espagnol, prolongée de façon quelque peu servile et unilatérale par Marcel Bataillon dans un ouvrage, Erasme et l'Espagne, d'une grande intelligence, mais qui mérite d'être confronté à la lumière non des savoirs constitués mais des nouvelles conquêtes scientifiques gagnées sur le terrain des archives. Embrassée sous ce jour, l'exploration des mécanismes de censure, tels qu'ils se marquent dans la suppression des mots, des phrases et des chapitres IV et V du Lazarillo, constitue une sorte de laboratoire de la portée réelle des pratiques de censure qui se sont abattues sur un petit ouvrage "sobre et nerveux" dont on pense, à bon droit, qu'il inaugure, d'admirable et inimitable manières, la voie royale du récit picaresque espagnol.