vendredi 3 juillet 2009

Ateliers "Théories et pratiques de la censure"

Journée du 27 juin 2009

Intervenants:

Christophe Dubois
Université François-Rabelais, CIREMIA


L'oubli censeur dans les novelas de la memoria

Résumé:

Il s'agira, dans cette communication, d'analyser le thème de l'oubli dans les romans dits "de la mémoire" et, en particulier, dans ceux qui ont comme cadre la guérilla antifranquiste. On cherchera à voir comment l'oubli est l'expression d'une censure tacite, qui a succédé à la censure officielle. Les auteurs qui ont mis la guérilla antifranquiste au cœur de leurs romans, de Julio Llamazares à Jesús Ferrero, en passant par Dulce Chacón ou Alfons Cervera, luttent ainsi contre la censure de l'oubli en faisant revivre le passé dans une littérature de témoignage.








Françoise Aubès
Université d'Orléans


L'écriture personnelle: une écriture contrainte

Résumé:

À partir d'un corpus péruvien, il s'agira d'analyser le dispositif de camouflage de soi mis en place par les écrivains, auteurs de fictions, quand ils changent de genre et se mettent à pratiquer la littérature dite "personnelle" (mémoires, autobiographie, journal intime). C'est le cas, entre autres, dans les années quatre-vingt-dix, de Mario Vargas Llosa (El pez en el agua. Memorias), de Julio Ramón Ribeyro (Diario personal: la tentación del fracaso) ou encore d'Alfredo Bryce Echenique (Permiso para vivir. Antimemorias). Troquant le pacte romanesque contre un pacte de sincérité, ces auteurs se livrent-ils en toute sincérité, en toute intimité, dans le cas du journal, par exemple? Ne pratiquent-ils pas de façon plus ou moins consciente une forme d'autocensure dans la représentation et la relation de leur vie? Divers masques et stratagèmes président en fait à cette entreprise de dévoilement, limitée, d'une part par un réseau de circonstances externes (contrôler son image, soigner sa notoriété en vue de la publication, etc.) et, d'autre part, par des circonstances internes (l'interdit, le refoulé, le non-dit), lesquelles ont à voir avec l'inconscient du texte. "Le moi de l'écrivain ne se montre que dans ses livres", écrit Marcel Proust (Contre Sainte-Beuve). Mais, je est-il moi?









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